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RÉPONSE

quefois encore en abusant des expressions, comme à la page 298) M. Eberhard, de peur que les siens propres ne soient insuffisants, serait un grand obstacle à l’admission des derniers. Mais il est périlleux d’entreprendre la réfutation des thèses de la raison pure avec des livres (qui ne pourraient être tirés d’autres sources que de celles dont nous sommes aussi rapproché que leurs auteurs). Il parle aussi quelquefois (comme à la p. 381 et 393, observ.) comme s’il ne voulait pas se porter garant de Leibniz. Le mieux est donc de mettre cet homme illustre hors de cause, et de prendre les propositions avancées par M. Eberhard comme siennes, et qu’il dirige contre la Critique, pour ses assertions propres ; autrement nous tomberions dans cette fausse position, de courir le danger d’atteindre un grand homme en parant, comme c’est notre droit, les coups qu’on nous porte au nom d’un tiers ; ce qui ne pourrait que nous attirer la défaveur de ceux qui l’honorent.

La première chose à laquelle nous devons faire attention dans ce débat, c’est, suivant l’exemple des juristes dans l’introduction d’une instance, la formule. M. Eberhard (p. 255) s’en explique de la manière suivante : « D’après l’économie de ce journal, il nous est bien permis de suspendre et de continuer nos journées suivant notre bon plaisir, d’aller en avant et en arrière, et de pouvoir prendre toutes les directions. » — On peut bien convenir qu’un Magasin renferme dans ses différentes divisions et arrangements des choses fort diverses (comme il arrive dans