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que (t. II, p. 260-279). Car c’est là que se trouvent exposés certains principes rationnels qui déterminent a priori l’ordre physique, ou plutôt l’entendement qui doit en chercher les lois. Ils semblent être constitutifs et législatifs par rapport à l’expérience, quand cependant ils procèdent de la simple raison, qui, à la différence de l’entendement, ne doit pas être considérée comme un principe de l’expérience possible.

Ceux qui voudront examiner la nature de la raison, en dehors même de son usage en métaphysique, et jusque dans les principes universels propres à constituer systématiquement une histoire naturelle en général, auront à voir si cet accord dépend de ce que, tout comme la nature ne tient pas par elle-même aux phénomènes ou à leur source, la sensibilité, mais ne se trouve que dans le rapport de la sensibilité à l’entendement, de même l’unité constante de l’usage de l’entendement, en faveur de toute une expérience possible (en un système), ne peut convenir à cet entendement que par rapport à la raison, et qu’ainsi l’expérience est médiatement soumise à la législation de la raison ; car j’ai bien présenté cette question, dans le livre même, comme importante, mais je n’en ai pas cherché la solution[1].

Je termine donc ainsi la solution analytique de la question principale que j’avais posée : Comment la

  1. Ma résolution constante a toujours été de ne rien négliger dans la critique de ce qui pourrait conduire à sa perfection, la recherche de la nature de la raison pure, si profondément caché qu’elle puisse être. Libre à chacun de poursuivre aussi loin qu’il le voudra son investigation, quand on aura seulement fait voir ce qui reste encore à faire ; car c’est