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TROISIÈME PARTIE.

comment une métaphysique en général est-elle possible ?

§ XL.

Une mathématique et une physique pures n’avaient besoin, dans l’intérêt de leur sûreté et de leur certitude, d’aucune déduction telle que je l’ai donnée pour chacune d’elles ; car la première se fonde sur sa propre évidence, et la seconde, quoique sortie des pures sources de l’entendement, est cependant basée sur l’expérience et sur la confirmation constante qu’elle peut en recevoir, dont elle ne peut par conséquent pas plus répudier le témoignage qu’elle ne pourrait s’en passer, parce que avec toute sa certitude, comme philosophie, elle n’est jamais comparable aux mathématiques. Ces deux sciences ont donc nécessité ladite recherche, non pour elles-mêmes, mais dans l’intérêt d’une autre science, la métaphysique.

La métaphysique s’occupe non seulement des notions naturelles qui trouvent toujours leur application dans l’expérience, mais encore des notions pures de la raison qui ne sont jamais données que dans une expérience possible, par conséquent de notions dont la réalité objective (alors même qu’elles ne seraient que des chimères), et d’affirmations dont la vérité ou la fausseté ne peut être confirmée ou déclarée par aucune expérience. Cette partie de la métaphysique est