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POSSIBILITÉ DE LA PHYSIQUE PURE.


sur un principe universel, est encore susceptible d’une autre application qui n’est pas suffisamment appréciée, en ce qu’il élimine toutes les notions étrangères qui, autrement, pourraient s’introduire parmi ces notions intellectuelles pures, et assigne à chaque connaissance sa place. Les notions que j’ai de même réduites sous le nom de notions de réflexion, ou, suivant la direction des catégories, se mêlent en ontologie furtivement et mal à propos aux notions intellectuelles pures, quoique ces dernières soient des notions de la liaison, et par là de l’objet même, tandis que celles-là ne sont que des notions de la pure comparaison de concepts déjà donnés, et qu’elles soient ainsi d’une nature et d’un usage différents. Ma division régulière (Critique, p. 300), prévient ce mélange. L’utilité de cette table particulière des catégories se montre encore bien plus clairement si l’on distingue, comme on le fera bientôt, la table des notions rationnelles transcendantales, qui sont toutes différentes des notions intellectuelles, quant à la nature et à l’origine (et doivent nécessairement avoir une autre forme), des tables précédentes ; distinction qui, malgré sa nécessité, n’a cependant jamais été faite dans un système quelconque de métaphysique : ces Idées rationnelles circulent sans distinction avec les Notions intellectuelles, comme feraient des sœurs d’une même famille. Cette confusion ne pouvait être évitée sans un système particulier des catégories.