Page:Kant - La religion dans les limites de la raison, trad Tremesaygues, 1913.djvu/39

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

supérieure ait regardé cela comme préjudiciable à ses droits.

Quant aux jugements portés sur ce livre par des hommes honorables, connus et inconnus, je n’ai pas pu en tenir compte dans cette seconde édition, car (comme tout ce qui se publie à l’étranger) ils sont arrivés tard dans nos contrées. Je l’aurais cependant bien désiré, surtout en ce qui regarde les Annotationes quædam theologicæ, etc., du célèbre docteur STORR, de Tubingue, qui a mis à l’examen de mon ouvrage toute sa pénétration ordinaire en même temps qu’une application et une équité dignes des remerciements les plus grands. J’ai l’intention de lui rendre sa politesse, mais je n’ose pas me le promettre, en raison des difficultés que la vieillesse oppose surtout à l’élaboration des idées abstraites. - Il est une appréciation que je puis réfuter en aussi peu de mots que l’auteur en a employés pour la faire sur mon livre : c’est celle qui se trouve dans le n° 29 des Neue kritischen Nachrichten de Greifswald. D’après cet article, mon livre aurait simplement en vue de répondre à la question suivante, que je me serais posée à moi-même : « Comment le système ecclésiastique de la dogmatique est-il possible, dans ses concepts et dans ses propositions, selon la raison (spéculative et pratique) pure ? » Et il conclut : « Ce livre n’offre donc aucun intérêt pour ceux qui ne connaissent pas et ne comprennent pas le système de KANT, pas plus qu’ils ne désirent le connaître, et par suite il peut être considéré par eux comme non avenu. » - A cela je réponds : « Il n’est besoin, pour comprendre ce livre dans son contenu essentiel, que de la morale commune, et l’on n’a pas à s’embarquer dans la Critique de la raison pratique, pas plus que dans celle de la raison pure ; si, par exemple, en tant qu’adresse à conformer ses actes au devoir (sous le rapport de sa légalité), la vertu y est dite virtus phænomenon, alors qu’envisagée comme intention