On sait ce que Kant entend sous le nom de métaphysique des mœurs : c’est la science générale des devoirs, ramenée aux principes purs de la raison pratique, et par conséquent conçue à priori. On sait aussi que, comme il distingue d’abord deux espèces de devoirs, les uns qui sont susceptibles d’être traduits en lois extérieures, ou les devoirs de droit, les autres qui échappent à toute législation de ce genre, ou les devoirs de vertu, il divise la métaphysique des mœurs en deux grandes parties : la doctrine du droit et la doctrine de la vertu. De là les deux ouvrages dont le premier est intitulé : Éléments métaphysiques de la doctrine du droit, et le second : Éléments métaphysiques de la doctrine de la vertu. Il s’agit de faire pour le second ce que j’ai déjà fait pour le premier, c’est-à-dire de joindre à la traduction littérale que j’en offre au lecteur une analyse critique qui en facilite l’étude et en signale les mérites et les défauts.
analyse
La distinction que je viens de rappeler a dû nécessairement se placer en tête de la doctrine du droit[1], mais il importe d’y revenir avant d’entrer dans la doctrine de la vertu, afin de bien déterminer l’objet propre de cette partie de la science des devoirs.
- ↑ Cf. mon Analyse critique de la doctrine du droit, p. iii — ix.