par devoir être. Il n’en serait pas ainsi, si l’on considérait la raison sans la sensibilité (comme condition subjective de son application à des objets de la nature), par conséquent, comme cause dans un monde intelligible, qui serait toujours et entièrement d’accord avec la loi morale, et dans lequel il n’y aurait plus de distinction entre devoir et faire, entre le possible et le réel, c’est-à-dire entre la loi pratique, qui prescrit le premier, et la loi théorique, qui détermine le second. Or, quoiqu’un monde intelligible, où tout ce qui serait possible (en tant que bien) serait réel par cela seul, quoique la liberté-même, comme condition formelle de ce monde, soit pour nous un concept transcendant, qui ne peut nous fournir aucun principe constitutif, pour déterminer un objet et sa réalité objective ; cependant, d’après la constitution de notre nature (en partie sensible), la liberté est pour nous et pour tous les êtres raisonnables, en relation avec le monde sensible, autant que nous pouvons nous les représenter d’après la nature de notre raison, un principe régulateur universel, qui ne détermine pas objectivement la nature de la liberté, comme forme de la causalité, mais qui n’en prescrit pas moins impérieusement à chacun, d’après cette idée, la règle de ses actions.
De même aussi, quant à la question qui nous occupe, on peut accorder que nous ne trouverions pas