supérieurs, c’est-à-dire par des principes purs objectifs, (qui malheureusement dépassent la portée de nos facultés). Il est en effet absolument certain que nous ne pouvons apprendre à connaître d’une manière suffisante, et, à plus forte raison, à nous expliquer les êtres organisés et leur possibilité intérieure par des principes purement mécaniques de la nature ; et on peut soutenir hardiment avec une égale certitude qu’il est absurde pour des hommes de tenter quelque chose de pareil, et d’espérer que quelque nouveau Newton viendra un jour expliquer la production d’un brin d’herbe par des lois naturelles auxquelles aucun dessein n’a présidé ; car c’est là une vue qu’il faut absolument refuser aux hommes. Mais en revanche il y aurait bien de la présomption à juger que, quand même nous pourrions pénétrer jusqu’au principe de la nature dans la spécification des lois universelles · que nous connaissons, nous ne pourrions trouver un principe de la possibilité des êtres organisés, qui nous dispensât d’en rapporter la production à un dessein ; car, comment pouvons-nous savoir cela ? - Les vraisemblances ne suffisent plus là où il s’agit de jugements de la raison pure. - Nous ne pouvons donc décider objectivement, soit d’une manière affirmative, soit d’une manière négative, la question de savoir s’il y a un être agissant d’après des fins, qui, comme cause (par conséquent
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DIALECTIQUE DU JUGEMENT TÉLÉOLOGIQUE