là que la femme manque de qualités nobles ou que l’homme ne peut avoir aucune espèce de beauté ; au contraire, on veut que chaque sexe réunisse ces deux genres de qualités, mais de telle sorte que, chez la femme, tous les autres avantages concourent à relever le caractère de la beauté, auquel elle doit rapporter tout le reste ; tandis qu’au contraire le sublime doit être le signe caractéristique de l’homme et dominer visiblement toutes ses qualités. Tel est le principe qui doit diriger tous nos jugements, soit de blâme, soit d’éloge, sur les deux sexes ; celui que doit avoir en vue toute éducation, tout effort entrepris pour conduire l’un ou l’autre à sa perfection morale, si on ne veut effacer entièrement cette différence attrayante que la nature a mise entre eux. Car il ne suffit pas de se représenter qu’on a des créatures humaines sous les yeux ; il ne faut pas oublier que ces créatures ne sont pas toutes du même genre.
Les femmes ont un sentiment inné et puissant pour tout ce qui est beau, élégant et orné. Déjà dans l’enfance elles aiment la parure. Elles sont propres et très-sensibles à tout ce qui peut causer du dégoût. La plaisanterie leur plaît, et on peut les amuser avec des bagatelles, pourvu que celles-ci soient gaies et riantes. Elles ont de très-bonne heure des manières modestes ; elles savent se donner un air fin, et se posséder elles-mêmes dans un âge où la