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ANALYTIQUE DU JUGEMENT TÉLÉOLOGIQUE.


tellectuelle toute supériorité sur la satisfaction sensible. Le nom de beauté conviendrait mieux à la démonstration de ces propriétés ; car, par cette démonstration, l’entendement, en tant que faculté des concepts, et l’imagination, en tant que faculté qui fournit l’exhibition de ces concepts, se sentent fortifiés a priori (c’est ce caractère qui, joint à la précision qu’apporte la raison, s’appelle l’élégance de la démonstration) ; ici du moins, si la satisfaction a son principe dans des concepts, elle est subjective, tandis que la perfection produit une satisfaction objective.


§. LXII.


De la finalité de la nature qui n’est que relative, à la différence de celle qui est intérieure.


L’expérience conduit notre faculté de juger au concept d’une finalité objective et matérielle, c’est-à-dire au concept d’une fin de la nature, alors seulement que nous avons à juger un rapport de cause à effet (1)[1], que nous ne sommes pas capables de comprendre sans supposer, dans la causalité de la cause même, l’idée de l’effet comme la condition

  1. (1) Comme, dans les mathématiques pures, il ne s’agit pas de l’existence, mais seulement de la possibilité des choses, c’est-à-dire d’une intuition correspondant à leur concept, et qu’il n’y peut être question de cause et d’effet, il suit que toute la finalité qu’on y remarqué ne peut être considérée que comme formelle et non comme une fin de la nature.