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INTRODUCTION.


des choses. Quand le concept d’un objet est donné, la fonction du Jugement est d’en former une connaissance d’exhibition (exhibitio), c’est-à —dire de placer à côté du concept une intuition correspondante, que cela ait lieu par l’effet de notre propre imagination, comme il arrive dans l’art, lorsque nous réalisons un concept que nous avons formé préalablement et que nous nous proposons pour fin, ou que la nature soit elle-même en jeu, comme il arrive dans la technique de la nature (dans les corps organisés), lorsque nous lui appliquons notre concept de fin pour juger ses productions : dans ce dernier cas, ce n’est pas seulement la finalité de la nature dans la forme de la chose, mais la production même qui est représentée comme fin de la nature. — Quoique notre concept d’une finalité subjective de la nature dans les formes qu’elle prend suivant des lois empiriques, ne soifc pas un concept d’objet, mais un principe employé par le Jugement pour se former des concepts au milieu de cette immense variété de la nature (et pouvoir s’y orienter), nous attribuons par là cependant à la nature une relation avec notre faculté de connaître, analogue à celle de fin ; c’est ainsi que nous pouvons considérer la beauté de la nature comme une exhibition du concept d’une finalité formelle (purement subjective), et les fins de la nature comme des exhibitions du concept