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dents, comme s’exprime Locke). De même d’une infinité d’autres hypotyposes symboliques et non schématiques, et d’expressions qui servent à désigner des concepts, non pas au moyen d’une intuition directe, mais seulement d’après une analogie avec l’intuition, c’est-à-dire en faisant passer la réflexion que fait l’esprit sur un objet de l’intuition à un tout autre concept auquel une intuition ne peut jamais peut-être correspondre directement. Si on peut déjà nommer connaissance un simple mode de représentation (et cela est bien permis quand il ne s’agit pas d’un principe qui détermine l’objet théoriquement, relativement à ce qu’il est en soi, mais qui le détermine pratiquement, en nous montrant ce que l’idée de cet objet doit être pour nous et pour l’usage auquel elle convient), alors toute notre connaissance de Dieu est simplement symbolique, et celui qui la regarde comme schématique, ainsi que les attributs d’entendement, de volonté, etc., qui ne prouvent leur réalité objective que dans les êtres du monde, celui-là tombe dans l’anthropomorphisme, de même que celui qui écarte toute espèce de mode intuitif tombe dans le déisme, ou dans ce système suivant lequel on ne connaît absolument rien de Dieu, pas même au point de vue pratique.

Or je dis que le beau est le symbole de la moralité, et que c’est seulement sous ce point de vue