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particularité de la représentation qui sert de fondement au jugement de goût), ou dans le principe de la perfection, comme d’autres le veulent (à cause de l’universalité de ce jugement), et qu’on tirât de l’un ou de l’autre principe la définition du goût, il en résulterait une antinomie qu’il serait impossible de résoudre autrement qu’en montrant que les deux propositions opposées sont fausses ; ce qui prouverait que le concept sur lequel est fondée chacune d’elles se contredit lui-même. On voit donc que la critique applique à la solution de l’antinomie du Jugement esthétique la même méthode qu’à celle des antinomies de la raison pure théorique ; et que les antinomies ont pour résultat, ici comme dans la critique de raison pratique, de nous contraindre à voir au-delà du sensible et à chercher dans le supra-sensible le point de réunion de toutes nos facultés a priori, puisqu’il ne reste pas d’autre moyen de mettre la raison d’accord avec elle-même.


PREMIÈRE REMARQUE.


Comme nous trouvons souvent dans la philosophie transcendentale l’occasion de distinguer les idées des concepts de l’entendement, il peut être utile d’avoir à son service des termes techniques, propres à exprimer cette différence. Je crois qu’on