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DU TRADUCTEUR.


femmes avec plus de délicatesse et de respect (1)[1]. On serait tenté de croire avec le nouvel éditeur de Kant, Rosenkranz (2)[2], que le cœur du philosophe n’est pas toujours resté indifférent aux attraits dont il parle si bien. Mais je ne veux pas gâter par mes commentaires le charme de ce petit ouvrage. Il est inutile aussi de le rapprocher de la Critique du Jugement, car il n’y aurait que des différences à remarquer, et si, à l’exemple de Rosenkranz, j’ai réuni ces deux ouvrages dans la traduction, c’est que le contraste m’a paru piquant.

Kant (3)[3] avait fait interfolier pour son usage un exemplaire de ce petit écrit, et, après avoir chargé d’additions chacune des pages ajoutées, et, en beaucoup d’endroits, les marges mêmes du texte, il l’avait donné en 1800 au libraire Nicolovius, sans doute en vue d’une nouvelle édition. D’après Rosenkranz, qui a eu, en composant son édition, cet exemplaire entre les mains, ces additions sont des observations variées et quelquefois piquantes, qui se rattachent au même sujet, le sentiment du beau et du sublime, mais se répandent dans toutes les

  1. (1) Il reproche à Rousseau, en qui il se plaît d’ailleurs à reconnaître un grand apologiste du beau sexe, d’avoir osé dire qu’une femme n’est jamais autre chose qu’un grand enfant, et il ne voudrait pas, dit-il, pour tout l’or du monde avoir écrit cette phrase (Traduction française, tome ii, p. 305).
  2. (2) Préface déjà citée, p. xii.
  3. (3) Préface déjk citée, pages vi et vii.