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de la représentation (par laquelle cet objet est donné) pour le libre jeu de la faculté de connaître. Le goût, comme Jugement subjectif, contient donc un principe de subsumption, non pas des intuitions sous des concepts, mais de la faculté des intuitions ou des exhibitions (c’est-à-dire de l’imagination) sous la faculté des concepts (c’est-à-dire l’entendement), en tant que la première dans sa liberté s’accorde avec la seconde dans sa conformité à des lois. Pour découvrir la légitimité de ce principe par une déduction des jugements de goût, nous ne pouvons prendre pour guide que les propriétés formelles de cette espèce de jugements, et par conséquent nous n’y devons considérer que la forme logique.

§. XXXVI.

Du problème de la déduction des jugements de goût.

À la perception d’un objet peut être lié immédiatement, de manière à former un jugement de connaissance, le concept d’un objet en général dont cette perception contient les prédicats empiriques, et on aura ainsi un jugement d’expérience. Or ce jugement a son principe dans des concepts a priori qui forment l’unité synthétique des éléments divers de l’intuition, et au moyen desquels nous concevons ces éléments comme des déterminations