Tous deux, comme expressions de jugements esthétiques universels, se rapportent à des principes subjectifs, soit que la sensibilité se trouve satisfaite en même temps que l’entendement contemplatif, ou qu’elle se trouve contrariée, mais au profit des fins de la raison pratique, et tous deux, unis dans le même sujet, ont un rapport avec le sentiment moral. Le beau nous prépare à aimer quelque chose, même la nature, sans intérêt ; le sublime à l’estimer, même contre notre intérêt (sensible).
On peut définir ainsi le sublime : c’est un objet (de la nature) dont la représentation détermine l’esprit à concevoir comme une exhibition d’idées l’impossibilité d’atteindre la nature.
A la lettre et logiquement parlant, il n’y a pas pour des idées d’exhibition possible. Mais lorsque nous étendons notre faculté empirique de représentation (mathématiquement ou dynamiquement) dans l’intuition de la nature, la raison intervient infailliblement qui proclame l’indépendance de la totalité absolue, et pousse l’esprit à faire effort, quoique inutilement, pour approprier aux idées la représentation des sens. Cet effort et le sentiment de l’impuissance de l’imagination à atteindre les idées est lui-même une exhibition de la finalité subjective de notre esprit, dans l’emploi de l’imagination, pour sa destination supra-sensible, et il