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ANALYTIQUE DU SUBLIME.


partient pas en soi au Jugement esthétique (mais au Jugement intellectuel pur), et qui est attribuée à la liberté, et non à la nature, par un jugement déterminant, et non par un jugement réfléchissant. Mais la possibilité d’être déterminé *[1] par cette idée pour un sujet qui peut trouver des obstacles en lui-même, dans la sensibilité, mais qui en même temps peut sentir sa supériorité sur ces obstacles en en triomphant, en modifiant son état, le sentiment moral, en un mot, est lié au Jugement esthétique et à ses conditions formelles, en ce sens qu’on peut se représenter comme esthétique, c’est-à-dire comme sublime ou même comme belle, la moralité de l’action faite par devoir, sans altérer en rien sa pureté, ce qui n’aurait pas lieu, si on cherchait à l’unir par un lien naturel au sentiment de l’agréable.

Si on veut tirer le résultat de la précédente exposition des deux espèces de jugements esthétiques, voici les courtes définitions qui en sortiront :

Le beau est ce qui plaît dans le seul jugement (et non pas par conséquent au moyen de la sensation ou suivant un concept de l’entendement). Il suit de là naturellement qu’il doit plaire sans aucun intérêt.

Le sublime est ce qui plaît immédiatement par son opposition à l’intérêt des sens.

  1. 4 Bestimmbarkeit.