Nous avons montré, dans l’introduction de cette partie
de notre œuvre, que toute aj^parence transcendantale de
la raison pure repose sur des inférences dialectiques
dont la logique donne le schème dans les trois espèces
formelles de raisonnements en général, à peu près
comme les catégories trouvent leur schème logique dans
les quatre fonctions de tous les jugements. La première
espèce de ces raisonnements sophistiques tendait à l’unité
inconditionnée des conditions subjectives de toutes les représentations en général (du sujet ou de l’âme), et correspondait aux ràisonnemenlà catégoriques, dont la majeure
ou le principe exprime le rapport d’un prédicat à un
sujet. La seconde espèce d’arguments dialectiques prendra
pour contenu, par analogie aux raisonnements hypothétiques, l’unité inconditionnée des conditions objectives
du phénomène. La troisième espèce enfin, dont il sera
question dans le chapitre suivant, a pour thème l’unité
inconditionnée des conditions objectives qui rendent possibles les objets en général.
Il est remarquable que le paralogisme transcendantal ne produit d’apparence, par rapport à l’idée du sujet de notre pensée, que d’un seul côté, et que l’assertion opposée n’en reçoit pas la moindre des concepts rationnels. L’avantage est tout à fait du côté du pneumatisme, bien que cette doctrine ne puisse renier le vice originel qui fait qu’elle se dissipe en fumée au creuset de la critique, malgré toute l’apparence qui lui est favorable.