Page:Kant - Critique de la raison pure, traduction Barni, Flammarion, 1900, tome 1.djvu/43

Cette page n’a pas encore été corrigée

INTRODUCTION De la différence de la connaissance pure et de la connaissance empirique. ll n’est pas douteux que toutes nos connaissances ne commencent avec l'expérience , car par quoi notre faculté de connaître serait-elle éveillée [et appelée] à s’exercer, si elle ne l'était point par des objets qui frappent nos sens et qui, d’un côté, produisent par eux-mêmes des représentations, et de l’autre, mettent en mouvement notre activité intellectuelle [et l’excitent] à les comparer, à les unir ou à les séparer et à mettre ainsi en œuvre la matière brute des impressions sensibles pour [en former] cette connaissance des objets ? Ainsi, dans le temps, aucune connaissance ne précède en nous l’expérience, et toutes commencent avec elle. Mais si toute notre connaissance commence avec l’expérience, il n’en résulte pas qu’elle dérive toute de l'expérience. En effet, il se pourrait bien que notre connaissance expérimentale elle-même fût un composé do ce que nous recevons par des impressions, et de ce que notre propre faculté de connaître tire d’elle-même (n’étant qu’excitée par ces impressions sensibles), quoique nous