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io6 CRITIQUE DE LA RAISON PURE

avoir lieu que selon la forme du sens intime et d’après la manière particulière dont les éléments divers que je lie sont donnés dans l’intuition interne, et par conséquent je ne me connais nullement comme je «suis, mais seulement comme je m’apparais à moi-même. La conscience de soi- même est donc bien loin d’être une connaissance de soi- même, malgré toutes les catégories qui constituent la pensée d’un objet en général, en reliant le divers en une aperception. De même que pour connaître un objet dis- tinct de moi, il me faut, outre la pensée d’un objet en général (dans la catégorie), une intuition par laquelle je détermine ce concept général ; ainsi la connaissance de moi-môme exige, outre la conscience ou indépendam- ment de ce que je pense, une intuition du divers qui est en moi et par laquelle je détermine cette pensée. J’existe donc comme une intelligence qui a simplement cons- cience de sa faculté de synthèse, mais qui, par rapport au divers qu’elle doit lier, étant soumise à une condition restrictive nommée le sens intime, ne peut rendre cette liaison perceptible que suivant des rapports de temps, lesquels sont tout à fait en dehors des concepts de l’en- tendement proprement dit, D’où il suit que cette intelli- gence ne peut se connaître elle-même que comme elle s’apparaît au point de vue d’une certaine intuition -qui ne peut être intellectuelle et que l’entendement lui-même ne saurait donner), et non comme elle se connaîtrait si son intuition était intellectuelle.

§26.

Déduction trmiscenduntûie de Viisage expérimental qu’on peut faire ginéraiement des concepts purs de ^entendement.

Dans la déduction métaphysique, nous avons prouvé en

lané : mais je no lais que me re|)ï-éseïiter !a spontanéité d’ m t pensée, c’est-ii-dire de niv^n acte de délennînatlon. el mon exisleuce n’est jamais d^ètonuinable que. dniie manière sensible, c’est-à-dire comme Texistonre d’un phénOnène. Celte spontanoito fait pour- tant que je mappelle une inlctliycucc.