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ANALYTIQUE TRANSCENDANTALE 130

l'identité de la conscience dans ces représentations mêmes, c’est-à-dire que l’unité analytique de l’aperception n’est possible que dans la supposition de quelque unité synthé- tique (1) Cette pensée que telles représentations données dans l’intuition m’appartiennent toutes signifie donc que je les unis ou que je puis du moins les unir en une cons- cience de soi ; et quoiqu’elle ne soit pas encore la cons- science de la synthèse des représentations, elle présuppose cependant la possibilité de cette synthèse. En d’autres termes, c’est uniquement parce que je puis saisir en une conscience la diversité, de ces représentations que je les appelle toutes mes représentations ; autrement le moi serait aussi divers et aussi bigarré que les représentations dont j’ai conscience. L’unité synthétique des éléments divers des intuitions, en tant qu’elle est donnée à priori, est donc le principe de l’identité de l’aperception même, laquelle précède à priori toute ma pensée déterminée. Toutefois la liaison n’est pas dans les objets et n’en peut pas être tirée par la perception, pour être ensuite reçue dans l’entendement ; mais elle est uniquement une opé- ration de l’entendement, qui n’est lui-même autre chose que la faculté de former des liaisons à priori, et de ramener la diversité des représentations données à l’unité de l’aperception. C’est là le principe le plus élevé de toute la connaissance humaine.

Ce principe de l’unité nécessaire de l’aperception est à

(1) L’unile analytique delà conscience s’attache à, tous les con- , , pis communs comme tels. Lorsque, par exemple, je conç-ois o. roi^v/t ; (MU’oïKMal, je me icprésento par là une qualité qui (eomnio cararlorc) peut êliii trouvée quehiue part ou ètro lioe a d’autres représentations ; re n’est donc (ju’a la condition de concevoir d’avanco tuie unité svntli(>li(iue possible que je puis me représenter l’unité analytique. Pour concevoir une ro|iresentalion comme ct.mmuuc a dif/VinUfS choses, il faut la re^’ardor comme api»ar- It’M.int a dos choses (pii. malf,no ce caractère couuuun, ont trc quelque rhose dé dillérent ; par cons«M|uent il faut la con- cevoir comme formant une unité synthétique avec d’autres repré- sentations (n<> fussent-elles que possibles , avant de pouvoir con- cevoir l’unilc annlyUquo de la conscionce qui en fait uu couccptus comniunis. l/unito synthétique de l’aperccption est donc le point le plws élevé auquel il faut rattacher tout usajre de lenleudement. la logique mOmo tout entière et, après tdie, la philosophie trans- scendantale ; bien plus, cette faculté est l’entendement lui-même.