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nous ne pouvons connaître à priori dans les quantités en général qu’une seule qualité, à savoir la continuité, et dans toute qualité (dans le réel du phénomène) que sa quantité intensive, c’est-à-dire la propriété qu’elle a d’avoir un degré ; tout le reste revient à l’expérience.


III

Analogies de l’expérience

En voici le principe : L’expérience n’est possible que par la représentation d’une liaison nécessaire des perceptions[ndt 1].
preuve

L’expérience[ndt 2] est une connaissance empirique, c’est-à-dire une connaissance qui détermine un objet par des perceptions. Elle est donc une synthèse de perceptions qui elle-même n’est pas contenue dans ces perceptions, mais renferme l’unité synthétique de leur diversité au sein d’une conscience, unité qui constitue l’essentiel d’une connaissance des objets des sens, c’est-à-dire de l’expérience (et non pas seulement de l’intuition ou de la sensation des sens). Dans l’expérience, les perceptions ne se rapportent les unes aux autres que d’une manière acci-

  1. 1re  édition : « En voici le principe général : Tous les phénomènes sont soumis à priori, quant à leur existence, à des règles qui déterminent leur rapport entre eux dans un temps. »
  2. Tout ce premier paragraphe est une addition de la première édition.