Plus le sens vital est capable d’impression ( plus il est délicat et sensible), plus malheureux est l’homme ; phis la sensibilité organique est vive (plus elle est im-pressionable), plus au contraire le sens vital est obtus, plus l’homme est heureux ; je dis plus il est heureux, mais pas moralement meilleur ; car il possède à un plus haut degré le sentiment de son bien-être. La sensibilité qui résulte de la force (sensibilitas sthenica), peut s’appeler une exquise sensibilité ; celle qui résulte de la faiblesse du sujet, de son impuissance à résister suffisamment à l’impression des influences sensibles sur la conscience, c’est-à-dire de la nécessité d’y donner son attention malgré la volonté, peut s’appeler une susceptibilité excessive (sensibilitas asthenica).
Quel est l’organe des sens le plus ingrat et qui semble aussi le moins nécessaire ? Celui de l’odorat. Le soin qu’on prend de le cultiver, de le raffiner, dans un but de jouissance, n’est pas récompensé ; car il y a plus de dégoût (surtout dans les réunions populaires) que de plaisir à attendre de la part de cet organe ; d’ailleurs la jouissance qu’il procure ne peut jamais être que fugitive et passagère. — Mais comme condition de bien-être, pour prévenir la respiration d’un air nuisible (la fumée d’un poAle, l’odeur infecte d’un