Page:Kant - Anthropologie.djvu/438

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

sition des êtres vivants à l’égard les uns des autres dans ce monde, ou leur changement, ils ont cependant une toute autre position dans le plus grand homme possible, position qu’ils ne quittent jamais, et qui n’est en apparence qu’un lieu dans un espace incommensurable, mais en réalité un mode déterminé de leurs rapports et de leurs influences.

Il serait fastidieux de reproduire les chimères du plus grand rêveur, ou d’en continuer l’exposition jusqu’aux descriptions qu’il donne de l’état des âmes après la mort. J’ai cependant d’autres réflexions à faire encore. Car bien qu’un collectionneur d’objets naturels fasse entrer dans les pièces préparées des productions animales, non pas celles-là seules qui ont des formes naturelles, mais aussi des monstruosités, il doit cependant faire en sorte que tout le monde ne les voie pas, ou pas trop clairement, car il pourrait bien se rencontrer parmi les curieux des femmes enceintes qui en recevraient peut-être une fâcheuse impression. Et comme il pourrait y avoir parmi mes lecteurs des personnes à conception idéale aussi bien qu’à dispositions tout autres, je serais désolé que leur produit pût en souffrir si peu que possible. Toutefois, comme je les ai tout d’abord prévenues, je ne crains rien, et j’espère qu’elles ne m’imputeront pas les rôles qu’en cette occasion pourrait enfanter leur imagination féconde.

Du reste, je n’ai ajouté aucune de mes rêveries à celles de l’auteur; je me suis borné à donner un extrait fidèle des siennes an lecteur ami du travail tout fait et économe (qui ne me paierait pas volontiers sept livres sterling une petite curiosité). J’ai sans doute laissé de côté la plupart des intuitions immédiates, parce que de si extravagantes rêveries ne sont propres qu’à troubler le sommeil du lecteur. Le sens confus des révélations de l’auteur a été, par ci par là, revêtu d’une forme un peu plus intelligible ; mais la justesse des principaux traite de l’esquisse n’en a point souffert. Du reste, il est inutile de vouloir le cacher, puisque c’est évident, tout ce travail, à la fin, n’aboutit à rien. Les visions individuelles rapportées plus haut