CARACTÈRE DE L'ESPÈCE. 333
ralité, non pas (comme le prescrit cependant la raison) de la moralité et de sa loi à une culture régulièrement appropriée à son but ; ce qui produit inévitablement une tendance désordonnée, contraire au but. C'est ainsi, par exemple, que l'enseignement religieux, qui devait nécessairement être une culture morale, commence par Yhistoire, qui n'est qu'une affaire de mémoire, et cherche en vain à s'élever de là à la moralité. L'éducation du genre humain pris dans la totalité de son espèce, c'est-à-dire collectivement (universorum), non celle de tous les individus {singulorum), où la multitude ne donne pas un système, mais seulement un agrégat colligé, la tendance persévérante à une constitution civile fondée par le principe de liberté et de contrainte légale tout à la fois, c'est ce que l'homme n'attend toutefois que de la Providence, c'est-à-dire d'une sagesse qui n'est pas la science, mais qui est Vidée
la nature, en ce qui regarde cette classe d'animaux (c'est-à-dire pendant la première période de la grossièreté), cet avènement bruyant de l'enfant n'avait pas encore lieu à sa naissance; ce n'est donc qu'à la seconde époque, lorsque les deux parents furent parvenus à ce degré de culture qui est nécessaire pour la vie domestique, qu'il fut connu, sans du reste qu'on sache comment et par quelles causes accidentelles la nature a produit un pareil développement. Cette remarque conduit loin, par exemple à cette question, si, après une seconde époque, à la suite de grandes révolutions de la nature, il ne devait pas y en avoir une troisième où l'orang-outang ou le chimpansé aurait usé des organes qui servent à la marche, à la perception des objets et à la parole, de manière à se faire un corps humain, dont l'intérieur renfermait un organe à l'usage de l'entendement, qui se développe insensiblement par la culture sociale?