mirable sagesse de ses dispositions prévoyantes et graduées, et sur l’utilité pratique qu’on peut en tirer.
Par le mot peuple on entend la multitude d’hommes réunis dans une contrée, en tant qu’ils forment un tout. Cette multitude, ou même une de ses parties qui forme un tout civil, une cité, par suite de son origine commune, s’appelle nation (gens) ; la partie qui se met en dehors de ces lois (la sauvage multitude dans ce peuple) s’appelle populace (Pœbel, vulgus)[1], dont l’union illégale forme un attroupement (das Rottiren, agereper turbas) ; conduite qui la rend indigne de la qualité de citoyen.
Hume pense que si, dans une nation, chaque particulier s’applique à prendre un caractère propre (comme le font les Anglais), la nature elle-même n’a pas de caractère. Je crois qu’il se trompe ; l’affectation d’un caractère est précisément le caractère général du peuple auquel il appartient ; c’est le mépris de ce peuple pour tous les étrangers, particulièrement parce qu’il croit pouvoir se vanter d’avoir seul une juste liberté politique au dedans, une constitution
- ↑ Le sobriquet de canaille du peuple tire vraisemblablement son origine de canalicolœ, qui étaient des fainéants allant et venant sur les bords d’un canal de l’ancienne Rome, et qui se moquaient des gens occupés (cavillator et ridicularius. V. Plaute, Curcul.).