Page:Kant - Anthropologie.djvu/267

Cette page n’a pas encore été corrigée

256 DE ?? FACULTÉ APPÉTITIVE.

§ LXXXVIl. Du souTeraln bien moral et physique.

Les deux espèces de bien, le physique et le moral, ne peuvent ^s'aller ensemble; ils se neutraliseraient, et ne réaliseraient pas le but de la véritable félicité. L'inclination au bien-être et la vertu, qui sont en opposition réciproque, et la limitation du principe de cette inclination par le principe de la vertu, constituent par leur rencontre et leur cboc la fin totale dç l'homme bien élevé, quant au physique et au moral. Mais comme le mélange est difficile à empêcher dans la pratique, l'homme raisonnable peut user de réactifs (reagentia), pour savoir analytiquement ce que sont les éléments qui, mêlés suivant une certaine préparation, peuvent procurer la jouissance d'une félicité morale. La manière de concevoir l'alliance du bien-être et de la vertu dans le monde est Yhumanité. Il ne s'agit pas ici du degré de ce bien-être, car l'un demande beaucoup, l'autre peu, suivant l'idée qu'Us se font des moyens propres à atteindre le but ; il n'est donc question que du mode du rapport ou de la manière dont l'inclination au bien-être doit être limitée par la loi morale. La sociabilité est aussi une vertu, mais l'inclination sociale devient souvent une passion. Quand donc la jouissance qui s'y rapporte est portée par la dissipation jusqu'à la vaine ostentation, alors cette fausse so-