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et dans lequel on se place volontairement, afin de mieux voir par là l’état involontaire, témoigne d’assez de raison pour rechercher les causes des phénomènes. Mais il est dangereux d’expérimenter sur l’esprit, et c’est, à un certain degré, le rendre malade pour l’observer et pour rechercher sa nature à l’aide de phénomènes qui pourraient s’y manifester. — C’est ainsi que van Helmont, ayant pris une certaine dose de napel (racine vénéneuse), prétend avoir éprouvé une sensation analogue à celle de la pensée par l’estomac. Un autre médecin augmenta insensiblement la potion de camphre jusqu’à ce qu’il lui semblât que tout était en grand tumulte dans la rue. Plusieurs ont fait sur eux-mêmes l’expérience de l’opium jusqu’à tomber évanouis ; alors seulement ils ont cessé d’user plus longtemps de cet excitant de la pensée. — Une vésanie artificielle pourrait facilement devenir naturelle.

§ LII[1].

Observations détachées.

En même temps que le germe physique se développe, le germe de l’aberration prend aussi de l’accroissement. L’aberration est également héréditaire. Il est dangereux d’épouser dans des familles où il y aurait seulement un sujet atteint de cette affection.

  1. La première édition commence ce § par cette proposition : « Il n’y a pas d’enfant à cerveau troublé. » Schub.