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368 rsrurs écarts asurirs au naoir. ver aucun acte d’un contrat réellement proposé au peuple, accepté par son souverain et sanctionné par tous les deux, on prend l’idée d’un contrat originaire , qui est toujours un prin- cipe de la raison, pour celle de quelque chose qui doit réelle- ment avoir eu lieu , et l’on pense ainsi conserver toujours au peuple le droit de s’en écarter à son gré, lorsqu’il s’y croit autorisé par quelque violation grave , mais dont lui-même est 1··e<*>·. . .. . .. . On voit clairement ici que même dans le droit cml le prin- cipe du bonheur (à proprement parler, le bonheur n’est sus- ceptible d’aucun principe déterminé) est tout aussi funeste que dans la morale , même en l’entendant dans le sens le plus fa- vorable qu’aient en vue ceux qui Penseignent. Le souverain veut rendre le peuple heureux d’après ses idées , et il devient _ despote; le peuple ne veut pas se laisser enlever le droit qu’ont tous les hommes d’étre heiueux à leur manière, et il devient rebelle. Si l’on avait demandé avant tout ce que veut ‘ le droit ‘ (dont les principes sont établis d priori et où l’em— pirisme n’a rien à voir), l’idée du contrat social se serait montré avec son incontestable autorité , non pas comme un fait (sans lequel Danton veut que l’on tienne pour nuls et non avenus tous les droits qui se trouvent dans la constitution ci- vile actuellement existante et toute propriété), mais seulement comme un principe rationnel, d’après lequel il faut juger toute constitution juridique et publique en général. Et l’on verrait alors que, avant que la volonté générale n’existe , le peuple ne possède aucun droit de contrainte vis-à-vis de son (1) Le contrat réel du peuple avec le souverain a beau avoir été vlo- lé, il ne peut résister comme État, mais seulement par des soulève- ments. Car, des que la constitution jusque-la existante a été déchirée par le peuple, il faut encore procéder avant tout à Porganisatlon d’un nouvel Etat. Or c’cst ici que se montre l’anarchIe, avec toutes ses hor- reurs, qui sont au moins possibles par ce moyen; et le mal qui arrive alors, c’est celui que chacune des parties du peuple fait aux autres, comme on le voit par Pexemplc même que j’ai cite et ou les sujets révoltés vou- draient à la tin imposer par la violence une constitution beaucoup plus oppressive que celle qu‘ils ont abandonnée, car ils courent le risque d’étm dévorés par les prêtres et. les arlstocrates, tandis que sous un souverain qui les dominait tous ils pouvaient attendre plus d’égalité dans la distri- bution des charges de l’Etat· ‘ Was Itechsteas ist.