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mrs aurons ma LA rmioius nr ne :,4 ramer:. 357 juridique peut être exercée. Car, si celui-ci pouvait aussi être , contraint, il ne serait pas le souverain de l’État, et la série de la subordination irait remontant à l’infini. Mais, s’il y en avait deux (deux personnes atfranchies de toute contrainte), ni l’une ni l’autre ne pouvant être soumises à des lois de contrainte, l’unene pourrait commettre aucune injustice à l’égard de l’autre, ce, qui est impossible. Cette égalité générale des hommes dans im Etat, comme sujets de cet État, s’accorde très-bien avec la plus grande iné- galité quant au nombre et au degré des avantages qu’ils peu- vent posséder, soit en fait de supériorité physique ou intellec- tuelle, soit en fait de biens de la fortune et de droits en général relativement à d’autres personnes (et il peut y en avoir de plu- sieurs espèces). C’est ainsi que le bien-être de l’un dépend de la volonté de l’autre (le bien-être du pauvre de la volonté du .riche); que l’un doit obéir à l’autre (comme l’enhnt à ses pa- rents ou la femme à son mari), et que celui—ci doit lui com- mander; que l’un sert (en qualité de journalier) et que l’autre paye, etc. Mais quant au droit (lequel, comme expression dela volonté générale, doit être unique et ne concerne que la forme du droit et non la matière ou l’objet sur lequel j’ai un droit), les hommes sont tous égaux entre eux , comme sujets. Nul, en effet, ne peut contraindre quelqu’un qu’au moyen de la loi publique (et de Yexécuteur de cette loi, du souverain); chacun peut également resister par ce moyen aux attaques d’autrui , et personne ne peut perdre que par sa propre faute ce droit de contraindre (par conséquent ce droit sur autrui); on ne peut méme le céder de soi—méme, c’est-à-dire faire par un contrat, par conséquent par un acte juridique, qu’on n’ait plus de droits, mais simplement des devoirs, car on se priverait soi-même par là du droit de faire un contrat, et ainsi un pareil contrat se détruirait lui-méme. Dc cetteégnlîté des hommes dans l'État comme sujets de cet État résulte encore cette formule: Tout membre de l’État doit pouvoir parvenir ln toutes les positions (que peut occuper un sujet) où peuvêd Yélever son talent, son activité et sa bonne fortune; et ses concitoyens ne peuvent lui fai1·e obstacle par une prérûgtüvc héréditaire (comme privilégiés pour un cer- tain rang) et le retenir éternellement au-dessous d’eux , lui et sa postérité. ` O