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but qu’au moyen de la publicité des maximes, c’est-à-dire en repoussant loin d’elles tout sujet de défiance, il faut encore qu’elles s’accordent avec les droits du public, car il n’y a que le droit qui rende possible l’harmonie de toutes les fins. Je renvoie à une autre occasion le développement et l’éclaircissement de ce principe ; qu’il me suffise ici de dire que c’est là une formule transcendentale, comme on le voit aisément en remarquant que toutes les conditions empiriques (de la doctrine du bonheur), comme matière de la loi, en sont écartées, et qu’on n’y a égard qu’à la forme de loi universelle.

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Si c’est un devoir, auquel s’ajoute une espérance fondée, de réaliser le règne de droit public, mais par un progrès s’étendant à l’infini, la paix perpétuelle, qui doit succéder à ce que l’on a nommé faussement jusqu’ici des traités de paix (il serait plus juste de les appeler des trêves), n’est pas une idée vide, mais un problème qui, recevant peu à peu sa solution, se rapprochera toujours davantage de son but (car il faut espérer que les mêmes progrès se feront dans des temps de plus en plus courts).


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