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REMARQUES EXPLICATIVES. «M

donne pour tel, sans que je puisse demander qui lui a donné le droit de me commander ; qu'il faut bien reconnaître une souveraineté4 et un souverain *, et que peu importe de tenir à priori pour son maître celui-ci ou celui là, puisque l'existence de celui-là ou de celui-ci n'est nullement donnée à priori. » — Or, tout en re­connaissant que cette opinion est paradoxale, j'espère du moins qu'en l'examinant de plus près, on ne pourra plus la convaincre d'hétérodoxie, et qu'au contraire le critique pénétrant et solide qui me censure avec tant de discrétion (et qui, malgré les difficultés qui l'ar­rêtent, «regarde ces Eléments métaphysiques de la doctrine du droit comme étant en somme un bénéfice -pour la science » ) ne se repentira pas de les avoir pris sous sa protection, du moins comme un essai qui n'est pas indigne d'un second examen, contre les dédains superbes et vains des autres critiques.

Que ce soit un devoir, un devoir juridique absolu, d'obéir à celui qui se trouve en possession du com­mandement suprême et du pouvoir législatif sur le peuple; que même il soit punissable de rechercher publiquement et par conséquent de révoquer en doute le titre de son acquisition, afin de lui résister au cas où ce titre viendrait à manquer ; que ce principe : Obéissez à t autorité qui a puissance sur vous (dans tout ce qui n'est pas contraire au sens moral intérieur) soit un impératif catégorique, c'est là ce que l'on conteste comme une proposition malsonnante. — Mais ce n'est pas seulement ce principe, lequel donne un fait (celui

« Oberh*rr$ehafi. — · Oberhmmpt.