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qu'en laissant les distinctions de rang s'éteindre insen­siblement , et il a ainsi provisoirement le droit de laisser durer cette dignité quant au titre, jusqu'à ce que dans l'opinion publique la division en souverain, noblesse et peuple ait fait place à la division en souverain et peuple, la seule qui soit naturelle.

Aucun homme ne peut être sans aucune dignité dans l'État, car il a du moins celle de citoyen, à moins qu'il ne Fait perdue par sa propre faute, auquel cas, s'il conserve la vie, il devient un instrument entre les mains d'autrui (soit de l'État, soit d'un autre dtoyen). Celui qui est l'instrument d'un autre dtoyen (ce qui ne peut avoir lieu qu'en vertu d'un jugement juridique) est esclave* (servus in sensu stricto), et fait partie de la propriété (dominium) d'un autre, qui n'est pas seulement son maître (herus), mais aussi son propriétaire (dominus), c'est-à-dire qui peut l'échanger comme une chose, l'employer à son gré (pourvu que ce ne soit pas pour des fins honteuses), et disposer de tes forces, quoiqu'il ne puisse disposer de sa vie et de ses membres. Nul ne peut s'engager par un contrat à une dépendance telle qu'il cesse d'être une personne; car on ne peut faire de contrat que comme personne. Il semble à la vérité qu'un homme peut s'engager envers un autre ( moyennant récompense, salaire ou protec­tion), par un contrat de louage (loealio, eanductio) à certains services, d'une nature permise, mais dont le degré reste indéterminé, et devenir ainsi sujet (sub-jectus), sans être esclave (servus); mais ce n'est là

1 Leibeigener.