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C. Contrat de caution[1] (cautio) :

a. Gage donné et reçu[2] (pignus) ;

b. Caution[3] pour la promesse d’un autre (fidejussio) ;

c. Caution personnelle[4] (præstatio obsidis).

xxDans ce tableau de tous les modes de translation (translatio) du mien et du tien de l’un à l’autre, on rencontre des concepts d’objets ou d’instruments de cette translation, qui sont tout à fait empiriques, et ne peuvent même, quant à leur possibilité, trouver proprement leur place dans une doctrine métaphysique du droit, dont les divisions doivent être fondées sur des principes à priori, et où par conséquent il faut faire abstraction de la matière de l’échange (laquelle pourrait être conventionnelle) et ne regarder qu’à la forme. Tel est, sous le titre de l’achat et de la vente, le concept de l’argent, par opposition à toutes les autres choses aliénables, c’est-à-dire à la marchandise ; tel est encore celui d’un livre. — Mais on verra que ce concept du plus grand et du plus utile de tous les moyens que les hommes peuvent employer dans le commerce des choses, que l’on appelle la vente et l’achat, comme celui d’un livre, ce moyen par excellence du commerce des pensées, peut se ramener à des rapports purement intellectuels, et qu’ainsi le tableau des contrats purs n’est altéré par aucun mélange empirique.
I.
Ce que c’est que l’argent.

L’argent est une chose dont on ne peut faire usage qu’en l’aliénant. C’est là une bonne définition de mot (suivant Achenwall), c’est-à-dire une définition qui suffit à distinguer de toute autre cette espèce d’objets de l’arbitre ; mais elle ne nous éclaire nullement sur

  1. Zusicherungsvertrag.
  2. Verpfaendung und Pfandnehmung.
  3. Gutsagung.
  4. Persoennliche Verbürgung.