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INTRODUCTION.


le temps ; en effet les représentations de ces deux espèces d’objets sont toujours des représentations, et à ce titre elles se rattachent toutes au sens intime. De même, que l’on considère la liberté dans l’exercice extérieur ou dans l’exercice intérieur de l’arbitre, ses lois, comme lois pratiques purement rationnelles à l’usage du libre arbitre en général, sont toujours les principes intérieurs qui doivent déterminer cette faculté, quoiqu’on ne les considère pas toujours sous ce rapport.


II.


L’IDÉE ET LA NÉCESSITÉ D’UNE METAPHYSIQUE DES MŒURS.


Il a été dit ailleurs que la science de la nature[1] laquelle s’occupe des objets tombant sous les sens extérieurs, ne peut se passer de principes à priori, et qu’il est possible et même nécessaire d’établir, sous le nom de science métaphysique de la nature, un système de ces principes, avant de passer à celle qui se fonde sur des expériences particulières, c’est-à-dire à la physique. Mais cette dernière (au moins si elle tient à se prémunir contre l’erreur) peut, sur le témoignage de l’expérience, admettre certains principes comme généraux, quoique, à prendre ce mot dans son sens le plus étroit, ils ne puissent avoir une telle valeur qu’autant qu’ils sont dérivés eux-mêmes de principes à priori. C’est ainsi que Newton admit, comme étant fondé sur l’expérience, le principe de l’égalité de l’action et de la réaction dans l’influence réciproque des corps, et

  1. Naturwissenschaft.