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FONDEMENTS DE LA MÉTAPHYSIQUE DES MŒURS.

lument Ayant l’intention de publier un jour une Métaphysique des mœurs, je lui donne pour préface ces Fondements. A la vérité, la seule base’sur laquelle on puisse édifier cette science est une critique de la Raison pure pratique de même que la critique de la raison spéculative, déjà publiée, est la base de la Métaphysique de la •"litre *. Mais, d’une part, la première de ces critiques.1 v:4 pas d’une nécessité aussi absolue que la seconde, parce qu’en matière morale la raison humaine, même chez le vulgaire, peut facilement être amenée à un haut degré de justesse et de développement, tandis que dans son usage théorique mais pur elle est exclusivement dialectique*; d’autre pari, pour qu’une critique de la raison pure pratique puisse être achevée, je trouve indispensable de pouvoir démontrer l’unité dans un principe commun de la raison spéculative et de la

lument pure de tout empirisme, prescrivant à la volonté des régies rigoureusement a priori. WollT, an contraire, étudie les lois de la volonté en général, comme le logicien étudie les lois de la pensée en général, sans se demander quelle eîl l’origine de ces lois, tandis que la philosophie Iranscendantale détermine purement a priori les lois et les concepts nécessaires de la l>ensée. WollT, en outre, dans la recherche du principe de la morale, quoiqu’il prétende procéder a priori, « inspire en réalité de l’expérience. En tlfel, l’idée de perfection, qui est l’idée de l’achèvement de notre personnalité ou de l’accomplissement des lins de notre nature, n’est nullement un principe » i priori, c’est la nature mil nous la suggère. Dans la pensée île Kant, il ne peut y avoir qu’un principe moral ■ qui’soit vraiment a priori, c’est le principe du devoir pur. Enfin, la morale de WollT n’explique pas Tobligalion. Elle se borne a déclarer obligatoire l’acte pour lequel plaident

le plus grand nombre de raisons. i. Avantiledélerminerflpriorité » lois de li nature physique/"il faul par la critique séparer le connaissable de l’inconnaissable el découvrir les règles nécessaires auxquelles les phénomènes doivent se plier pour devenir connaissables. De même, avant de déterminer « priori les concepts directeurs de la conduite pratique, les devoirs, il faut d’abord faire la critique de la Raison pratique, alin de savoir ce que nous pouvons connaître a priori du devoir.

3. Kant, en morale, attache une importance toute particulière à la raison populaire ; il en invoque, souvent le témoignage, jugeant que la conscience du devoir, telle qu’elle existe cher tout honnête homme, ne peut rire une illusion. Il estime, au contraire, qu’en matière spéculative, la raison vulgaire est incapable, par ses seules forces, de distinguer le vrai du faux. Ainsi jamais le bon sens populaire ne comprendra la distinction du phénomène et de la chose en soi.