Page:Kant-Fondements de la métaphysique des moeurs, trad. Lachelier, 1904.djvu/154

Cette page n’a pas encore été corrigée
112
FONDEMENTS DE LA MÉTAPHYSIQUE DES MŒURS.


appartient pas d’arranger ce différend ; elle demande seulement à la raison spéculative de faire cesser lo désaccord oùello so voit engagée en matière-théorique, afin que la raison pratique puisse vivra en repos et à l’abri des attaques du dehors, qui pourraient lui disputer lo terrain sur lequel elle veut balir.

Orlo droit que la raison vulgaire elle-même prétend avoir à la liberté du vouloir so fonde sur la conscience et sur la supposition reconnue légitime de l’indépendance do la raison à l’égard des causes subjectives do détermination, lesquelles, réunies ensemble, constituent ce qui appartient à la pure sensation, à co que l’on désigne par lo terme général de sensibilité. L’hommo qui so considère ainsi comme uno intelligence, se place par là même dans un tout autre ordre do choses, et, lorsqu’il se conçoit comme une intelligence unie à une volonté et, parla même, douée de causalité, il entra en rapport avec des principes do détermination d’une tout autre nature que lorsqu’il se saisit comme phénomène du monde sensible (co qu’il est aussi réellement), et qu’il subordonne sa causalité à la détermination extérieure des lois naturelles. Or il s’aperçoit bientôt que les deux choses peuvenl’et même doivent être vraies en même temps. En effet, qu’une chose en tant que phénomène (appartenant au monde sensible) soit soumise à certaines lois dont elle est indépendante en tant que chose ou être en soi, c’est ce qui n’implique pas la moindre contradiction ; que l’homme " maintenant doive se représenter et concevoir sa propre personne à ce double point de vue, c’est ce qui résulte, d’un côté de la conscience qu’il ado lui-même comme d’un objet affecté par les sens et, de l’autre, de la conscience qu’il a de lui-même comme d’une intellispéeulative,

intellispéeulative, que la question I de savoir comment une loi de la I liberté peut influer sur notre vo-1

lonté et par cela même nous inspirer dt l’intérêt est une question pratique.