laquelle celle d’un état agréable ou pénible semble devoir être comptée par rien.
Nous trouvons, il est vrai, que nous pouvons attacher de l’intérêt à une qualité personnelle, dont l’intérêt de notre situation ne dépend pas, mais qui nous rendrait seulement dignes de participer au bonheur, si la raison en était la dispensatrice ; autrement dit lo seul fait d’être digne d’être heureux peut nous intéresser par lui-même, indépendamment du mobile de l’espérance de participer à ce bonheur. Mais ce jugement est, en réalité, la conséquence de l’importance que nous sommes déjà supposés attacher aux lois morales (en nous détachant, par l’idée do liberté, do tout intérêt empirique) ; mais il est impossible de comprendre ainsi que nous devions nous détacher de cet intérêt, c’est-àdire que nous devions nous considérer comme libres dans nos actions, tout en nous regardant comme soumis a certaines lois, de manière à trouver dans notre propre personne une valeur capable de compenser la perte de tout ce qui— peut donner du prix à notre vie, et nous ne pouvons pas voir de cette manière comment tout cela est possible et d’où vient, par conséquent, que la loi morale oblige*.
Ici apparaît, il faut bien l’avouer franchement, une sorte de cercle dont il ne semble pas facile de sortir*. Nous nous supposons libres dans l’ordre des causes efficientes afin de nous considérer comme soumis à des lois morales dans l’ordre dc9 fins et ensuite nous nous regardons commo soumis à ces lois parce que nous nous sommes attribué la liberté do la volonté ; car la liberté et la législation propre do la volonté sont toutes
i. L’intérêt suprême, c’est la va « leur que nous attribuons à l’autonomie et à la liberté. C’est cette valeur absolue qu’il faudrait démontrer, car c’est parce nue nous y croyons, que le fait d’être digne d’être heureux peut nous intéresser, indépendamment de l’espérance d’être réellement heureux.
2. Ce cercle consiste a démontrer la moralité par la liberté, et la liberté par la moralité.