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FONDEMENTS DE LA MÉTAPHYSIQUE DES MŒURS.

raison doit donc so considérer elle-même comme étant l'auteur de ses propres principes, indépendamment do toute influence étrangère ; en coriséquenco elle doit, comme raison pratique pu commo volonté d'un être raisonnable, se regarder elle-même commo libre ; autrement dit la volonté d'un tel être ne peut être conçue comme lui appartenant réellement que par cclto idée de liberté, il faut donc, au point de vue pratique, attribuer une telle volonté à tous les êtres raisonnables.

de l'intérêt
qui s'attache aux idées de la moralité.


Nous avons, en dernière analyse, ramené à l'idée .do la liberté le concept déterminé de la moralité; mais nous n'avons pas pu établir que celte liberté fût, même en nous et dans la nature humaine, quelque chose de réel. Nous avons vu seulement que nous devions ht supposer, si nous voulions nous faire l'idée d'un être raisonnable, ayant conscience do sa causalité à l'égard de ses actions, c'est-à-dire doué de volonté et nous trouvons ainsi quo nous devons, par la même raison, accorder à tout être doué de raison et de volonté cette faculté de se déterminer à agir sous l'idée même de sa liberté.

De la supposition do cette idée dérivait la conscience d'une loi de l'action, loi qui nous prescrivait do prendre pour règles subjectives do notre conduite, c'est-àdiropour maximes, des principes susceptibles de revêtir "une valeur objective, c'est-à-dire universelle et de servir à former uno législation universelle qui nous fût propre. Mais pourquoi donc dois^jo mo soumettre à ce principe, et cela comme être raisonnable en général, et pourquoi tous les êtres doués do raison doi-