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DEUXIÈME SECTION


sition ni prétendu quo nous eussions entre, les mains le moyen do la prouver. Nous avons seulement montré en développant le concept do la moralité tel qu’il est universellement admis, qu’une autonomie do la volonté se liait inévitablement à co concept ou plutôt lui servait de base. Quiconque lient la moralité pour quelque chose de réel et non pour uno idée chimérique sans vérité, doit admettre lo principe do la moralité que nous avons proposé. Cetto seconde section adonc été, comme la première, purement analytique’. Pour établir maintenant quo la moralité n’est pas uno chimère, idée qui s’impose si l’impératif et avec lui l’autonomie do la volonté sont des vérités et sont nécessaires comme principes a priori, il faut admettre la possibilité d’un usage synthétique de la raison pure pratique* ; mais nous no pouvons tenter cette voie sans commencer par faire la critique de cetto faculté de la raison. Nous exposerons dans la dernière section les grandes lignes de cetto critique autant qu’il est nécessaire pour atteindre notre but.

i. Ce passage résume nettement la méthode que Kant a suivie dans toute cette seconde partie : S’il y a une moralité, elle ne peut consister que dans l’Impératif catégorique et 1 autonomie de la volonté, mais y a-t-il une moralité, eu l’idée même de moralité est-elle chimérique ? Kant va indiquer dans la troisième section la solution de ce problème.

3. De même que la fonction de la

pensée théorique est d’établir a priori certaines synthèses, par exemple, celle de la cause et de l’effet. Nous savons que la proposition : La bonne volonté est la volonté autonome, obéissant à des lois universelles qu’elle pose ellemême, est une proposition synthétique. Il faut pouvoir démontrer a priori, la nécessité de cette synthèse..