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FONDEMENTS DE LA MÉTAPHYSIQUE DES MŒURS.


tion d’un objet possible de notre activité doit exercer sur lo sujet, en vertu de sa constitution, dépend de la nature de ce sujet, soit de sa sensibilité (inclination et goûts), soit do son entendement et do sa raison qui, en vertu des dispositions particulières de leur nature, s’appliquent avec plaisir à un objet, ce serait donc à proprement parler la nature qui donnerait la loi ; et alors, non seulement cette loi, comme telle, ne pourrait être connue et démontrée que par l’expérience et, par suile, serait contingente, donc incapable de fonder une règle pratiquo apodictique, comme doit êlre la règle morale, mais encore elle ne serait jamais qu’héléronomie do la volonté. Ce ne serait pas la volonté qui se donnerait a elle-mèmo sa loi, mais elle la recevrait d’une impulsion étrangère, par l’intermédiaire d’une certaino constitution du sujet qui la disposerait à en subir l’action., >

La volonté absolument bonne, dont le principe doit être un impératif catégorique, reste donc indéterminée à l’égard de tous les objets et ne contient que la forme du vouloir en général, et c’est en cela que consiste l’autonomie ; c’est-à-dire que l’aptitude de la maxime de toute bonne volonté à se tranformer en loi universelle est la seule loi que s’impose à elle-même la volonté de tout être raisonnable, sans y ajouter aucun autre principo lire de l’inclination ou de l’intérêt.

Mais, comment une jxtreiUe proposition pratique, synthétique a priori est-elle possible’, pourquoi est-elle nécessaire ? voilà une question dont la solution dépasse les limites de la Métaphysique des mœurs*, aussi n’avons-nous pas affirmé ici la vérité de cette propo1.

propo1. revient encore a cette question qu’il a déjà posée plusieurs lais, mais qu’il n’a pas encore essayé de résoudre.

2. L’objet de la Métaphysique des mœurs (en y comprenant les fondements de cette science) « st de

déterminer le principe suprême de la morale et d’en déduire les règles de la conduite. Pour ce qui est d’établir la valeur objective de ce principe, c’est un problème qui ne pourrait être résolu qne par une critique de la Raison pratique.