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FONDEMENTS DE LA MÉTAPHYSIQUE DES MŒURS.


nable, étant fin en soi, doit pouvoir se considérer, relativement à toutes les lois auxquelles il peut être soumis, comme législateur universel. ¥A\ effet, c’est justement cette aptitude « lèses maximes à former une législation universelle qui le-distingue comme fin en soi*. Il suit encore de ce qui a été dit que la dignité de cet être (prérogative) qui l’élève au-dessus des simples êlres « le la nature, entraîne pour lui la nécessité de choisir toujours sa maxime en se plaçant à un point de vue qui soit à la fois le sien et celui de tous les autres êtres raisonnables considérés comme tëgislateurs (et que l’on peut à cause de cela appeler personnes). C’est de celte manière que devient possible un monde des êtres raisonnables {mundus intclligibilis), comme règne des fins et cela grâce à la législation propre de toutes les personnes qui en sont les membres. D’après cela, tout être raisonnable doit agir comme s’il était toujours, par ses maximes, un.nicmbrc législateur dans le règne universel des fins. Le principe formel de ces maximes est : agis comme si la maxime devait servir de loi universelle (pour tous les êtres raisonnables). Un règne des fins n’est donc possible que par analogie avec un règne île la nature ; mais le premier repose seulement sur des maximes, c’est-à-dire sur des règles que l’on s’impose à soimême, le second sur « les lois causales imposant aux choses une nécessité extérieure. Malgré cela on donne aussi à l’ensemble de la nature, que l’on considère pourtant comme une machine, le nom de règne de la nature, parce qu’il se rapporte à des êtres raisonnables dans lesquels on voit ses fins*. Un tel règne des fins

4. Si l’être humain esl vraiment fin en soi, il doit pouvoir se considérer comme législateur universel, car c’est justement parce qu’il peut ériger ses maximes en lois universelles

universelles est fin en sol. Ainsi la troisième formule revient à la deuxième, qui revient à la première. 2. Il résulte de ce passage que