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FONDEMENTS DE LA MÉTAPHYSIQUE DES MŒURS.


cette autorité impëral’ive, par laquelle ne demandant rien à l’inclination « le l’homme,.ils attendent toul de la puissance suprême de la loi el « lu respect que nous lui devons el condamnent l’homme en cas contraire au mépris et à l’horreur « le lui-même.

Ainsi tout élément empirii|iie ajouté au principe « le la moralité n’est pas seulement inutile mais encore dangereux pour la pureté des mœurs ; car ce qui fait la valeur toute particulière el inappréciable d’une volonté absolument bonne, c’est justement l’indépendance du principe de l’action à l’égard-do toulcsl.es influences « les principes contingents que l’expérience peut fournir.’On ne saurait trop ni trop souvent mettre l’homme en garde « outre cet abandon « le soi-même, contre celle bassesse « le la pensée qui l’invite à chercher le principe de sa conduite parmi les motifs et les lois empiriques. Car la raison humaine se repose volontiers « le ses fatigues sur cet oreiller et, dans ses rêves, trompée par do. douces illusions, —qui an lieu de Junon, lui font embrasser un nuage, elle substitue à la moralité une sorte « le monstre bâtard, composé de membres hétérogènes, qui ressemble à tout ce que l’on voudra sauf à la vertu,.pour celui-là’du moins qui l’a une fois contemplée sous sa véritable forme *.

La question « jui se pose est donc la suivante : Est-ce une loi nécessaire pour tous les êtres raisonnables de juger toujours leurs actions d’après des maximes telles qu’ils puissent vouloir qu’elles servent de lois universelles ? S’il existe une telle loi, elle doil être liée (enlic’

(enlic’la vertu sous sa forme véritabl.*, ce n’est pas autre chose que se représenter la moralité pure de tout mélange d’éléments sensibles, el dépouillée de toute la vaine parure que peuvent lui prîter des récompenses et l’amour de soi. Combien alors elle obscurcit tout ce qui parait si charmant à l’inclination, c’est ce dont chacun pourra se rendre compte s’il essaie le moins du monde de sonder sa raison, et si cette raison n’a pas perdu tout son pouvoir d’al striction (N. dcK.).