Page:Kant-Critique de la raison pratique, trad. Barni, 1848.djvu/56

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
47
DE LA MÉTAPHYSIQUE DES MŒURS


formules qui expriment le rapport de lois objectives du vouloir en général à l’imperfection subjective de la volonté de tel ou tel être raisonnable, par exemple de la volonté humaine.

Or tous les impératifs ordonnent ou hypothétiquement ou catégoriquement. Les impératifs hypothétiques représentent la nécessité pratique d’une action possible comme moyen pour quelque autre chose, qu’on désiro (ou du moins qu’il est possible qu’on désire} obtenir. L’impératif catégorique sérait celui qui représenterait une action comme étant par elle-même, et indépendamment de tout autre but, objectivement nécessaire.

Puisque toute loi pratique représente une action possible comme bonne, et par là comme nécessaire pour un sujet capable d’être pratiquement déterminé par la raison, tous les impératifs sont des formules qui déterminent l’action qui est nécessaire suivant le principe d’une volonté bonne à quelqu’égard. Or, si l’action n’est bonne que comme moyen pour quelque autre chose, l’impératif est hypothétique si elle est représentée comme bonne en soi, et. par conséquent, comme devant être nécessairement le principe d’une volonté conforme à la raison, alors l’impératif est catégorique.

L’impératif exprime donc l’action qu’il est possible et bon de faire, et il représente la règle pratique en rapport avec une volonté qui ne fait pas immédiatement une chose, parce qu’elle est bonne, soit que le sujet de celle volonté ne sache pas toujours qu’elle est bonne, soit que, le sachant, ses maximes puissent être opposées aux principes objectifs de la raison pratique.