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CRITIQUE DE LA RAISON PRATIQUE.


mandements, l’observation du saint devoir que sa loi nous impose, s’il a en outre le noble dessein de couronner un si bel ordre par un bonheur proportionné. Si cette dernière considération nous le rend aimable pour parler d’une manière humaine, la première en fait un objet d’adoration, les hommes mêmes peuvent bien se faire aimer par des bienfaits, mais cela ne suffit pas pour leur attirer l’estime et la plus grande bienfaisance ne leur fait honneur qu’autant qu’ils savent la mesurer en mérite.

Que dans l’ordre des fins l’homme et avec lui tout être raisonnable soit fin en soi, c’est-à-dire ne puisse jamais être employé comme un moyen par personne pas même par Dieu, sans être en même temps considéré comme une fin, que, par conséquent, l’humanité soit sainte en notre personne, c’est ce qui va de soi-même, puisque l’homme est le sujet de la loi morale, par conséquent de ce qui est saint en soi et de ̃̃ce qui seul peut donner à quelque chose un caractère sain. La loi morale en effet se fonde sur l’autonomie de sa volonté, c’est-à-dire d’une volonté libre, qui doit nécessairement pouvoir s’accorder, en suivant des lois universelles, avec ce à quoi elle doit se soumettre.




VI.


Sur les postulats de la raison pure pratique en général.


Ils dérivent tous du principe fondamental de la moralité. Ce principe n’est pas lui-même un postulat,