Page:Kant-Critique de la raison pratique, trad. Barni, 1848.djvu/333

Cette page a été validée par deux contributeurs.
324
315
CRITIQUE DE LA RAISON PRATIQUE.


la conséquence, tandis qu’il est impossible de tirer la moralité des principes de la recherche du bonheur ; et que, par conséquent, la moralité constitue le bien suprême (comme première condition du souverain bien), et le bonheur, le second élément du souverain bien, celui-ci subordonné à celui-là, mais en étant la conséquence nécessaire. C’est dans cet ordre seulement que le souverain bien est l’objet tout entier de la raison pure pratique, qui doit nécessairement se le représenter comme possible, puisqu’elle nous ordonne de travailler autant qu’il est en nous à le réaliser. Mais, comme la possibilité de cette liaison du conditionnel avec sa condition se fonde entièrement sur un rapport supra-sensible des choses, et ne peut être donnée suivant des lois du monde sensible, quoique les conséquences pratiques de cette idée, c’est-à-dire les actions qui ont pour but de réaliser le souverain bien, appartiennent au monde sensible, nous chercherons à exposer les principes de cette possibilité, d’abord quant à ce qui est immédiatement en notre pouvoir, et ensuite quant à ce qui n’est pas en notre pouvoir, ou quant à ce que la raison nous montre comme le complément de notre impuissance à l’endroit de la possibilité du souverain bien (nécessaire suivant des lois pratiques).


________