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EXAMEN CRITIQUE DE L'ANALYTIQUE


catégorie, laquelle est ici une catégorie de la causalité, et que, bien qu’on ne puisse supposer aucune intuition correspondante au concept rationnel *[1] de la liberté, qui est un concept transcendant, il faut pourtant qu’au concept (de la causalité), que nous donne l’entendement **[2], et pour la synthèse duquel celui-là exige l’absolu, soit donnée une intuition sensible, qui en assure d’abord la réalité objective. Or toutes les catégories se partagent en deux classes, les catégories mathématiques, lesquelles se rapportent uniquement à l’unité de la synthèse dans la représentation des objets, et les catégories dynamiques, lesquelles se rapportent à l’unité de la synthèse dans la représentation de l’existence des objets. Les premières (celles de la quantité et de la qualité) contiennent toujours une synthèse de l’homogène ***[3], où l’on ne peut trouver l’inconditionnel pour ce qui est donné dans l’intuition sensible, sous la condition du temps et de l’espace, puisqu’il faudrait que cet inconditionnel à son tour appartint au temps et à l’espace, tout en restant inconditionnel ; et c’est pourquoi dans la dialectique de la raison pure théorique les deux moyens opposés d’arriver ici à l’inconditionnel et à la totalité des conditions étaient également faux. Les catégories de la seconde classe (celles de la causalité et de la nécessité d’une chose) n’exigeaient pas cette homogénéité (du conditionnel et de la condition dans la synthèse), car ce qu’il faut considérer ici dans l’intuition, ce n’est pas l’assemblage des éléments qu’elle contient, mais com-

  1. * Vernunftbegriff.
  2. ** Verstandesbegriff.
  3. *** des Gleichartigen.