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EXAMEN CRITIQUE DE L'ANALYTIQUE


analogie, ces expressions d’ailleurs impropres). A son tour la logique se divisait là en analytique des concepts et analytique des principes ; ici elle se divise en analytique des principes et analytique des concepts. En outre l’esthétique avait là deux parties, à cause des deux espèces d’intuition sensible ; ici, la sensibilité n’étant pas considérée comme capacité d’intuition, mais seulement comme sentiment (pouvant être un principe subjectif du désir), la raison pure pratique n’admet pas d’autre division.

Que si l’on demande pourquoi l’on n’a pas suivi réellement ici cette division en deux parties, avec leurs subdivisions (comme on pourrait être d’abord tenté de l’entreprendre, suivant l’exemple de la raison spéculative), il est facile d’en apercevoir la cause. Comme c’est raison pure que l’on considère ici dans son usage pratique, et que, par conséquent, on part de principes a priori, et non de principes empiriques de détermination, la division de l’analytique de la raison pure pratique doit être semblable à celle d’un raisonnement, c’est-à-dire que du général qui forme la majeure (le principe moral), elle doit aller, au moyen d’une subsumption d’actions possibles (comme bonnes ou mauvaises) sous ce principe, laquelle constitue la mineure, à la conclusion, c’est-à-dire à la détermination subjective de la volonté (à un intérêt qui s’attache au bien pratique possible, et aux maximes qui s’y fondent). Celui qui a pu se convaincre de la vérité des propositions contenues dans l’analytique doit aimer ces com paraisons, car elles lui font justement espérer de pou-