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CRITIQUE DE LA RAISON PRATIQUE.


en a), c’est-à-dire à la volonté, laquelle est une causalité dont la raison contient le principe déterminant, et, par conséquent, elle n’a pas à fournir un objet d’intuition, mais seulement, comme raison pratique (le concept de la causalité impliquant toujours une relation à une loi, qui détermine l’existence des éléments divers dans leur rapport entre eux), la loi de cette causalité : d’où il suit que, dans l’analytique de la raison, en tant qu’elle doit être pratique (ce qui est précisément la question), la critique doit commencer par établir la possibilité de principes pratiques a priori. C’est de là seulement qu’elle a pu s’élever aux concepts des objets d’une raison pratique, c’est-à-dire aux concepts du bien et du mal absolus, pour les établir conformément à ces principes (car antérieurement à ces principes, comme principes du bien et du mal, aucune faculté de connaître ne peut nous donner ces concepts), et c’est alors seulement qu’elle a pu arriver enfin au rapport de la raison pure pratique avec la sensibilité et à l’influence nécessaire qu’on doit lui reconnaître a priori sur cette faculté, c’est-à-dire au sentiment moral, ce qui forme le dernier chapitre. L’analytique de la raison pure pratique s’est donc divisée d’une manière parfaitement analogue à celle de la raison théorique. quant à l’ensemble de ses conditions, mais en suivant l’ordre inverse. L’analytique de la raison pure théorique se divisait en esthétique transcendentale et logique transcendentale ; celle de la raison pure pratique au contraire se divise en logique et esthétique (s’il m’est permis d’employer ici, par