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DES PRINCIPES DE LA RAISON PURE PRATIQUE.


ques, mais seulement des conseils *[1] à l’usage de nos désirs, que d’élever des principes purement subjectifs au rang de lois pratiques, car celles-ci doivent avoir une nécessité entièrement objective, et non pas simplement subjective, et elles doivent être reconnues a priori par la raison, et non par l’expérience (si générale qu’elle puisse être). Les règles mêmes des phénomènes concordants ne sont nommées des lois physiques (par exemple les lois mécaniques) que parce qu’on les connait réellement a priori, ou du moins parce qu’on admet (comme il arrive pour les lois chimiques) qu’on les connaîtrait a priori au moyen de principes objectifs, si notre pénétration était plus profonde. Mais les principes pratiques purement subjectifs ont pour caractère de ne s’appuyer que sur des conditions subjectives de la volonté, et non sur des conditions objectives, et, par conséquent, on ne peut les présenter que comme des maximes, et non comme des lois pratiques. Ce dernier scholie semble être au premier moment une pure chicane de mots, mais cette détermination de mots exprime la distinction la plus importante qu’on puisse considérer dans les recherches pratiques.


$. 4.


Théorème III.


Un être raisonnable ne peut concevoir ses maximes comme des lois pratiques universelles, qu’autant qu’il peut les concevoir comme des principes qui déterminent la volonté par leur forme seule, et non par leur matière.

  1. * Anrathungen.